Commentaire de travail de R. Sato et al., pp. 862

R. Sato, M. Fujiya, J. Watari, N. Ueno, K. Moriichi, S. Kashima, S. Maeda, K. Ando, H. Kawabata, R. Sugiyama, Y. Nomura, T. Nata, K. Itabashi, Y. Inaba, K. Okamoto, Y. Mizukami, Y. Saitoh, Y. Kohgo. The diagnostic accuracy of high-resolution endoscopy, autofluorescence imaging and narrow-band imaging for differentially diagnosing colon adenoma

Les avancées récentes en endoscopie diagnostique permettent d’envisager dans un proche avenir la capacité des endoscopistes à caractériser la nature des lésions tumorales colorectales, évitant ainsi des biopsies et des analyses histologiques devenues superflues dans le cas des tumeurs non néoplasiques comme les polypes hyperplasiques. L’autofluorescence et le Narrow Band Imaging (NBI) sont au nombre de ces techniques. Les auteurs de cette étude ont cherché à évaluer la valeur de la combinaison de ces techniques avec l’endoscopie classique à haute résolution, en confiant l’analyse en aveugle d’une série d’images à un panel d’endoscopistes expérimentés et à de jeunes gastroentérologues en formation. Les critères morphologiques étudiés concernaient la dominante chromatique et la visibilité du réseau capillaire épithélial, afin de classer les tumeurs en polypes hyperplasiques ou adénomateux. Un total de 183 patients étaient inclus dans l’étude pour 339 adénomes et 85 polypes hyperplasiques identifiés. L’autofluorescence et le NBI distinguaient les adénomes des polypes hyperplasiques avec une précision diagnostique respective de 84.9% and 88.4 %, alors que l’endoscopie en lumière blanche à haute résolution avait une précision de 75.9%. Parmi les 358 lésions pour lesquelles les diagnostics en NBI et en autofluorescence étaient concordants, la précision diagnostique, la sensibilité et la spécificité atteignaient respectivement 91.9%, 92.7%, et 92.9%. L’amélioration de la performance diagnostique associée à l’autofluorescence et au NBI était plus particulièrement remarquable chez les internes, passant de 69.1% en lumière blanche à 86.1% en autofluorescence et à 84.7% en NBI. Cette étude confirme l’intérêt potentiel de ces techniques complémentaires, en particulier chez les endoscopistes en formation, ainsi que la complémentarité probable des techniques comme NBI et autofluorescence. Les résultats atteints dans cette étude pour chacune des techniques sont cependant encore insuffisants pour autoriser l’abandon de l’histologie sur la seule base de l’analyse endoscopique lorsqu’elle est en faveur d’un polype hyperplasique.