Endoscopy 2011; 43(11): 1024
DOI: 10.1055/s-0030-1257095
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Commentaire de travail de D. E. Azagury et al., pp. 950

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Publication Date:
10 February 2012 (online)

D. E. Azagury, B. K. Abu Dayyeh, I. T. Greenwalt, C. C. Thompson. Marginal ulceration after Roux-en-Y gastric bypass surgery: characteristics, risk factors, treatment, and outcomes

Le bypass gastrique est l’une des interventions les plus répandues de chirurgie bariatrique: plus de la moitié des 220000 interventions chirurgicales pratiquées au USA en 2009 pour obésité morbide étaient de ce type. L’une des complications les plus communes cette chirurgie est le développement d’ulcères péri-anastomotiques, parfois mais pas nécessairement associés à l’existence d’une fistule gastro-gastrique. La pathogénie de ces ulcères est mal connue, incitant l’équipe du Brigham and Women’s hospital de Boston à en étudier les facteurs de risque. Cette série rétrospective comporte 103 cas d’ulcères péri-anastomotiques, révélés par des douleurs (63%) ou une hémorragie digestive (24%), en moyenne 22 mois après l’intervention. Un groupe apparié de patients opérés de bypass et n’ayant pas d’ulcère servait de groupe contrôle pour la recherche de facteurs favorisants pas analyse uni et multivariée. Les ulcères étaient situés sur l’anastomose dans 50% des cas, sur le jéjunum d’aval dans 40%. Ils étaient associés à une fistule gastrogastrique dans 8% des cas. La poche gastrique résiduelle avait une longueur moyenne de 5.6 cm, plus longue que celle des sujets sans ulcère. Le tabagisme, le diabète et la consommation d’AINS étaient significativement associés à la présence d’un ulcère en analyse univariée, mais seul le diabète le demeurait en analyse multivariée. Le risque de développer un ulcère diminuait avec le temps, et la majorité des ulcères répondaient au traitement médical par IPP: au 1er contrôle endoscopique après traitement, 67% des ulcères étaient cicatrisés, seuls 4 patients présentaient une récidive symptomatique après traitement médical et 9 devaient être réopérés. L’ischémie favorisée par le diabète pourrait être un facteur pathogénique important, de même que l’hyperacidité induite par le tabagisme ou la persistance de cellules pariétales dans une poche trop longue. Un traitement systématique par IPP pourrait être recommandé chez les patients ayant plusieurs facteurs de risque.