Endoscopy 2008; 40 - CO139
DOI: 10.1055/s-2008-1066915

Efficacité de la radiofréquence (RF) dans le traitement du reflux gastro-oesophagien (RGO): résultats d'une étude prospective randomisée multicentrique

E Coron 1, G Cadiot 2, F Zerbib 3, P Ducrotté 4, V Sébille 1, F Ducrot 5, P Pouderoux 6, J Arts 7, M Le Rhun 1, S Sacher Huvelin 1, S Bruley des Varannes 1 JP Galmiche 1 Groupe CRITERE
  • 1Nantes
  • 2Reims
  • 3Bordeaux
  • 4Rouen
  • 5Le Havre
  • 6Nimes
  • 7Bruges, Belgique

Introduction: Le RGO est une affection fréquente qui peut retentir lourdement sur la qualité de vie des patients. Chez les malades dépendant d'un traitement par inhibiteurs de pompe à proton (IPP), le recours à la chirurgie représente une alternative possible, mais qui comporte une morbidité non négligeable. La radiofréquence (RF) selon la méthode STRETTA est une modalité endoscopique consistant à administrer un courant de haute fréquence dans la région cardiale. Le but de cette étude prospective randomisée ouverte était de comparer l'efficacité de la RF à la prise d'IPP seule chez des patients atteints de RGO.

Patients et Méthodes: Entre 2003 et 2006, 43 patients (âge moyen 48 ans, 30 hommes) IPP-dépendants ayant des symptômes typiques de RGO ont été inclus dans 6 centres français et 1 centre belge et randomisés en 2 groupes: a) traitement par RF ou b) poursuite seule des IPP. La dose minimale efficace d'IPP était déterminée au cours d'une période d'évaluation pré-randomisation de 6 à 14 semaines et poursuivie après randomisation pendant 6 semaines, puis une décroissance était tentée. L'efficacité thérapeutique était évaluée à 6 mois par la consommation d'IPP entre la 24ème et la 30ème semaine, l'intensité des symptômes cotée de 1 (absent) à 5 (maximal) et une pH-métrie des 24 heures. Le critère de jugement principal était la possibilité d'arrêter ou de réduire d'au moins 50% le traitement par IPP par rapport à la période d'évaluation pré-randomisation.

Résultats: Aucune complication liée à la technique n'était notée. Sept patients étaient exclus après randomisation (2 événements non liés à la technique, 5 retraits de consentement). Dans le bras RF, 18/20 (90%) patients arrêtaient ou diminuaient d'au moins 50% le traitement par IPP versus 8/16 (50%) patients dans le bras IPP (p=0,011). Un arrêt complet des IPP était noté chez trois patients dans le bras RF et aucun dans le bras IPP. L'intensité des brûlures épigastriques était significativement réduite dans le bras RF versus IPP (médianes (IQR): 1 (0) versus 3 (2); p=0,006) de même que l'intensité des régurgitations acides (1 (0) versus 2 (2); p=0,015). En revanche, l'exposition acide du bas oesophage n'était pas significativement différente entre les bras RF et IPP (respectivement 9,3 (6,0) et 6,2 (9,3); p=0,312).

Conclusion: La RF oesophagienne est une alternative thérapeutique efficace chez les patients IPP-dépendants avec symptômes typiques de RGO. L'efficacité obtenue à 6 mois ne semble pas liée à une réduction de l'exposition acide oesophagienne. Aucune complication liée à la RF n'a été observée. Cette étude confirme les résultats de 2 autres études randomisées contre procédure fictive et devrait inciter à la reprise du développement commercial de ce procédé.

Références:

Corley et al. Improvement of gastroesophageal reflux symptoms after radiofrequency energy delivery: a randomized, sham-controlled study. Gastroenterology 2003: 125; 668–676.

Aziz et al. A prospective randomized trial of sham, single stretta and double dose stretta for the treatment of gastroesophageal reflux disease. Gastroenterology 2007; 132(4):S1326.

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