Endoscopy 2018; 50(03): 325
DOI: 10.1055/s-0038-1623378
Posters
Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

Survie sans récidive à 3 ans et survie globale à 5 ans de la pose de prothese colique métallique auto-expansive en pont vers la chirurgie. Etude prospective monocentrique

F Heluwaert
1   Annecy
,
L Renaud
1   Annecy
,
L Tracanelli
1   Annecy
,
M Abousalihac
1   Annecy
,
A Montchaud
1   Annecy
,
E Thimonier
1   Annecy
,
I Lienhart
1   Annecy
,
J Pofelski
1   Annecy
,
M Baconnier
1   Annecy
,
E Maillard
1   Annecy
,
P Capony
1   Annecy
› Author Affiliations
Further Information

Publication History

Publication Date:
26 February 2018 (online)

 

Introduction:

Les prothèses coliques métalliques auto-expansives sont un traitement efficace pour la levée du syndrome occlusif colique d'origine carcinologique. Son utilisation dans un cadre curatif, en «pont» vers la chirurgie est l'objet de désaccord quant au bénéfice fonctionnel par rapport au risque carcinologique potentiel. Les recommandations de la SFED, de l'ESGE considère son utilisation comme une option dan les centres experts. Cependant des grandes études internationales récentes semblent montrer que malgré un risque de récidive plus important, le pronostic à long terme reste similaire à la réalisation d'une chirurgie en urgence (1,2).

Patients et Méthodes:

Cette etude prospective monocentrique rapporte l'expérience de la mise en place de 48 prothèses coliques mise en place en situation «en pont» vers la chirurgie chez des patients considérés comme opérables à visée curative au diagnostic (pas de métastase identifiée au diagnostic de l'occlusion). Il s'agit d'une des plus grande série française à ce jour au sein d'une equipe ayant mis en place 140 prothèses coliques depuis 2007.

Résultats:

Les prothèses ont été posées entre 2007 et 2015, chez 48 patients, SR (F/H)= 0,71 (20 F/28 H) d'âge moyen de 72 ans (ext 39 – 94). Les tumeurs étaient localisées dans le colon gauche, le haut rectum et le transverse respectivement dans 43, 4 et 1 cas. La longueur moyenne de la sténose était de 3,73 cm (ext 2 – 7), le diamètre moyen du caecum de 81 mm (ext 35 – 130), la durée du geste de 44 min (ext 15 – 130), 68% des procédures ayant été réalisées sous anesthésie.

89,5% (43/48) des suites endoscopiques post-prothèse ont été simples. Les complications à 30 jours ont été: – 1 décès à J7 (non lié à la pose), 1 perforation diastatique le jour de la pose, 1 perforation à J2 (chez une patiente présentant une lame d'épanchement péritonéal lors de la pose), 2 défauts d'expansion nécessitant une nouvelle prothèse a J2, avec nécessité d'une chirurgie a J11 pour un patient devant une levée partielle de l'occlusion, 1 migration à J30.

Seuls 6,25% (3/48) des patients ayant bénéficiés de la mise en place d'une prothèse ont nécessité une chirurgie en urgence ou semi urgence (les 2 patients avec perforation a J0 et J2 respectivement, et le patient avec levée partielle de l'occlusion à J11).

95,8% (46/48) des patients ont finalement été opérés (1 patient DCD a J7 et 1 perdu de vue), 69,5% (32/46) ont pu bénéficier d'une chirurgie élective en un temps, 30,5% (n = 14) ayant nécessité une stomie temporaire (8 iléostomie de protection et 6 colostomie). Néanmoins, le taux de stomie définitive était de 10,8% (5/46) dont 4 colostomie et 1 iléostomie.

Toutes les tumeurs (n = 46) étaient des adénocarcinomes classés: stade 2 (n = 20), stade 3 (n = 23), stade 4 (cytologie péritonéale positive découverte en per-opératoire) (n = 3).

Ont bénéficiés de chimiothérapie adjuvante: 15% (3/20) des stades 2, 65%(15/23) des stades 3 avec 6 contre-indications (âge) et 2 refus et 66% (2/3) des stade 4 (une contre-indication).

La durée moyenne de suivi est de 1258 jours (ext 7 – 3130).

64,7% (22/34) des patients était sans récidive a 3 ans. (fig 1)

La survie globale était de 50% à 5 ans (fig 2). 8 décès sur 16 n'était pas en lien avec l'évolution tumorale.

Les Taux de survie à 5 ans de notre etude sont comparables avec les séries européennes récentes, 49% (Erichsen endoscopy 2015) et 54,7% (Verstockt gastrointest endosc 2017).

Conclusion:

Notre etude continue d'alimenter le débat, et nos résultats vont dans le sens que la pose de stent «en pont vers la chirugie» chez des patients traités à visée curative d'un adénocarcinome colique en occlusion est une technique efficace qui ne semble pas entrainer de perte de chance en terme de survie à 5 ans. Cette option n'entraine qu'un faible nombre de stomie définitive, chez des patients souvent agés. Ce pronostic fonctionnel semble important a prendre en compte. Le recours à une chimiothérapie adjuvante même dans les stade 2, mériterai une discussion et probablement une prescription plus large.