Endoscopy 2007; 39(12): 84-85
DOI: 10.1055/s-0032-1308889
Commentaires
© Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

Commentaire de travail de D. Domagk et al., pp. 1064

Further Information

Publication History

Publication Date:
13 March 2012 (online)

D. Domagk, M. Bretthauer, P. Lenz, L. Aabakken, H. Ullerich, C. Maaser, W. Domschke, T. Kucharzik. L'insufflation de dioxyde de carbone améliore la longueur d'intubation en entéroscopie double ballon: étude randomisée, contrôlée et en double aveugle

L'entéroscopie double ballon (EDB) est un examen de longue durée (75 minutes en moyenne) qui nécessite une grande quantité d'air à insuffler ce qui favorise l'apparition de boucles digestives rendant difficile la progression de l'endoscope. Plusieurs travaux ont montré l'intérêt de l'insufflation avec du CO2 en endoscopie digestive. Ce gaz, rapidement absorbé par l'intestin, distend moins le tube digestif et diminue les douleurs au décours de l'examen.

Le but de ce travail, réalisé conjointement par 2 équipes (allemande et norvégienne), a été d'évaluer si l'insufflation au CO2 au cours d'une EDB facilitait l'intubation de l'intestin et réduisait les douleurs abdominales.

112 patients prévus pour une EDB ont été randomisés en double aveugle avec une insufflation au CO2 ou à l'air. 100 patients ont été éligibles (40% de femmes, âge moyen 55 ans, 48 au CO2 et 52 à l'air). 60 patients ont eu un examen par voie orale et 40 patients par voie anale. Une sédation a été réalisée par propofol et péthidine. L'entéroscope (Fujinon) avait une longueur de 8 mètres et un diamètre externe de 8.5 mm et le surtube avait une longueur de 145 cm et un diamètre externe de 12 mm. L'évaluation de la longueur d'intubation était basé sur une grille déjà validée et l'intensité des douleurs par une échelle visuelle analogique (pendant l'examen, à 1 H, 3 H, 6 H et 24 H après l'examen). Les résultats ont montré une longueur d'intubation supérieure en utilisant du CO2 (295 cm avec le CO2 et 224 cm avec l'air, p < 0.001) en cas d'examen par voie orale. Par contre, il n'y avait pas de différence en cas d'examen par voie anale (122 cm avec le CO2 et 118 cm avec l'air, p = 0.84). Les douleurs ont été significativement réduites dans le groupe CO2 pendant l'examen avec une moindre dose de propofol et à 1 H et 3 H après l'examen (p 0.04).

Ce travail bien conduit est intéressant sur plusieurs plans: 1) première étude publiée sur l'utilisation de l'insufflation au CO2 au cours de l'EDB, 2) absence d'effets secondaires de ce gaz sur le patient et le staff en utilisant le nouveau insufflateur de CO2 autorégulé, 3) exclusion du risque d'explosion en cas de polypectomie (qui est décrit avec l'insufflation à l'air) et peut être moins de risque de pancréatite aiguë en facilitant l'intubation, 4) réduction des douleurs per et post examen.