Endoscopy 2012; 44 - A006501fr
DOI: 10.1055/s-0032-1305698

Intérêt de l'endoscopie rapide dans les hémorragies digestives hautes non variqueuses

K Saada 1, N Aqodad 1, M El Yousfi 1, I Mellouki 1, M El Abkari 1, DA Benajah 1, A Ibrahimi 1
  • 1Fès, MAROC

Orateur: K Saada

Introduction

L'hémorragie digestive haute (HDH) est l'une des principales urgences digestives. La réalisation d'une endoscopie digestive en cas d'HDH a un double intérêt diagnostique et thérapeutique. Il est classiquement recommandé de l'effectuer dans les 24 heures suivant l'hémorragie digestive haute non variqueuse (HDHNV), or, certains préfèrent la réaliser dans les 6 heurs suivant l'épisode hémorragique. L'objectif de ce travail est de rechercher l'intérêt d'une endoscopie rapide dans les HDHNV.

Matériels et Méthodes

C'est une étude rétrospective portant sur 1635 cas d'HDH entre janvier 2001 et octobre 2010.Tous les patients présentant une HDHNV et ayant bénéficié d'une endoscopie dans les 24 heures suivant l'épisode hémorragique ont été inclus.Les patients ayant bénéficié d'une endoscopie dans les 6 heurs (endoscopie rapide ER: groupe A), étaient comparés aux patients l'ayant subi dans les 6 à 24 heures (endoscopie précoce EP: groupe B).

Résultats

Cinq cent seize patients étaient inclus, dont 101 ayant bénéficié d'une ER et 415d'une EP. L'âge moyen des patients étaient de 46 ans avec une prédominance masculine dans les deux groupes. Une notion de comorbidité était notée chez 17 cas du groupe A (11%) et chez 25 cas du groupe B (6%) (p=0,08).Un état de choc à l'admission était noté chez 3,9% des patients du groupe A contre 2,4% du groupe B (p=0,3).Un ulcère gastro duodénal était retrouvé chez72% du groupe A vs. 70% du groupe B (p=0,63), avec un stade de forrest précoce (Ia, Ib) chez11% du groupe A vs. 9,5% du groupe B (p=0,7). Une hémostase endoscopique était nécessaire chez 3% du groupe A vs. 3,3% du groupe B (p=0,9).Une récidive hémorragique était notée chez 9% des patients du groupe A vs. 6% du groupe B (p=0,29).Aucun patient du groupe A n'avait nécessité une chirurgie d'hémostase contre 1,4% des patients du groupe B (p=0,48). Enfin, La mortalité était de 5% chez le groupe A vs. 4,1% chez le groupe B (p=0,9).

Conclusion

La comparaison entre les deux groupes ne montre aucune différence concernant la gravité de l'épisode hémorragique, le recours à l'hémostase endoscopique ou à la chirurgie. Un autre fait très important est que la mortalité était comparable dans les deux groupes. Ainsi, l'endoscopie rapide ne serait pas justifiée en pratique et qu'on pourrait la réaliser dans les 6 à 24 heures suivant l'épisode hémorragique.

Structure: Endoscopie – imagerie