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DOI: 10.1055/s-0032-1305692
Intérêt de la dilatation endoscopique dans les sténoses caustiques de l'oesophage
Orateur: M Dhooge
Introduction
Les données concernant l'intérêt de la dilatation endoscopique dans les sténoses caustiques de l'oesophage sont peu nombreuses. De plus les résultats des différentes séries sont discordants et les critères de jugement utilisés souvent hétérogènes.
Patients et Méthodes
Nous avons étudié de façon rétrospective l'ensemble des patients ayant subi au moins une séance de dilatation endoscopique pour sténose caustique de l'oesophage dans notre hôpital entre 1990 et 2010. L'objectif principal était d'évaluer l'efficacité globale de la dilatation endoscopique et de rechercher des facteurs prédictifs de succès.
Résultats
Cinquante-sept malades (33 femmes, 24 hommes, âge médian 40 ans) ont été inclus. L'ingestion, principalement à type de base forte (n=44; 78%), était habituellement à visée suicidaire (n=43; 75%) et s'accompagnait de brûlures oesophagiennes de stade III en endoscopie dans 61% des cas (n=34). Le délai médian entre l'ingestion et le diagnostic de sténose était de 27 jours (6 à 110). Le diagnostic de sténose avait été fait lors d'une endoscopie systématique dans 68% des cas (n=39). Un TOGD avait été réalisé chez 80% des patients. Une discordance entre le TOGD et l'endoscopie était retrouvée dans 46% des cas (n=21). Il avait été effectué 191séances de dilatation au total, généralement au ballonnet (89%), avec un délai médian de 83 jours entre l'ingestion et la première séance (54–98). Le taux de succès de celle-ci était de 72% (n=41) avec un taux de re-sténose de 80% (n=33). Chez les 56 patients analysables, le succès final de la dilatation, défini par une autonomie nutritionnelle sans jéjunostomie ni chirurgie d'exérèse, était de 70% (n=39), après 3,6séances de dilatation en moyenne, avec un suivi médian de 11,5 mois [IQR 7,1–30,1]. Le taux de succès était de 100% chez les patients ayant une sténose initialement fibreuse et de 52% en cas de sténose inflammatoire. Les 17 patients du groupe échec avaient tous été opérés, soit pour échec technique (n=7), soit pour perforation (n=6), soit pour dilatation itérative (n=4). Le taux de perforation était de 6% (n=11) avec une évolution favorable sous traitement médical dans 82% des cas et aucun décès iatrogène. Les facteurs prédictifs d'échec de la procédure étaient le caractère inflammatoire de la muqueuse oesophagienne au niveau de la sténose (p=0,002) ou de la muqueuse intercalaire (p=0,001) et un délai court avant première séance de dilatation (p=0,047). On notait une tendance en faveur d'un sur-risque de perforation en cas de sténose d'allure inflammatoire (p=0,06).
Conclusion
La dilatation endoscopique est une technique efficace et peu morbide pour traiter les sténoses caustiques de l'oesophage. La nature inflammatoire de la muqueuse oesophagienne est un facteur prédictif d'échec qui justifie peut être d'une approche thérapeutique endoscopique plus agressive.
Structure: Endoscopie – imagerie