Endoscopy 2011; 43(02): 174
DOI: 10.1055/s-0031-1291817
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Commentaire de travail de P. Katsinelos et al., pp. 128

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Publication Date:
10 February 2012 (online)

P. Katsinelos, J. Kountouras, G. Chatzimavroudis, C. Zavos, S. Terzoudis, I. Pilpilidis, G. Paroutoglou. L’évolution après CPRE chez des patients âgés de plus de 80 ans est bonne

Cet article nous expose les résultats intéressants d’un observatoire prospectif monocentrique grec sur la réalisation du cathétérisme bilio pancréatique rétrograde endoscopique (CPRE) notamment chez le patient âgé de plus de 80 ans. Les données ont été colligées chez 600 patients, traités de manière ambulatoire et surveillés selon des critères stricts pendant 6 heures post CPRE. Les patients présentaient pour certains des facteurs de risque de pancréatite aiguë et l’arrêt de l’aspirine ou des anti-inflammatoires n’était pas demandé pour la réalisation de la procédure. Les complications ont été relevées selon les critères bien connus de Cotton, jusqu’à 30 jours après le geste, grâce à des contacts téléphoniques réguliers. Au final, plusieurs informations sont à retenir:

  • Les patients de plus de 80 ans ne présentent pas de risques majorés de complication post CPRE. Le taux global de pancréatite aiguë dans cette étude fut de 3.8%, cohérent. Il est noté toutefois un risque d’hypotension plus important mais qui doit être confronté au type d’anesthésique utilisé (midazolam). Ces résultats sont indépendants de la présence de co-morbidités (notamment neurologiques et cardio vasculaires) plus fréquemment rencontrés chez les patients âgés dans cette série.

  • La réalisation ambulatoire de la CPRE, même chez la personne âgée de plus de 80 ans est envisageable. Le taux de re-admission pour complication après le délai de surveillance de 6 heures était de seulement 2% (10/477): ceci montre l’innocuité de ce mode de prise en charge pour la réalisation d’une CPRE.

  • Enfin on peut (et l’on doit) conserver l’aspirine lors d’une CPRE, chez les malades à risque, comme les consensus l’ont suggéré récemment. Deux malades sous aspirine ou anti inflammatoire ont présenté des saignements immédiats après sphinctérotomie, aisément contrôlés par les techniques d’hémostase endoscopique et aucun n’a présenté dans cette série d’hémorragie retardée.

Il s’agit donc de confirmations, à l’aide d’une étude prospective d’envergure, permettant d’avoir quelques certitudes. Il faut toutefois prendre en compte le caractère monocentrique et mono opérateur (expérimenté) de ce travail.