Endoscopy 2011; 43 - P_362
DOI: 10.1055/s-0031-1273166

Valeur diagnostique de la biopsie guidée par echoendoscopie dans les syndromes lymphoprolifératifs: à propos d'une série de 59 cas

L Poincloux 1, M Andre 1, C Darcha 1, M Ruivard 1, O Tournilhac 1, A Abergel 1, M Dapoigny 1, G Bommelaer 1
  • 1Clermont-Ferrand

Introduction: Le but de cette étude était d'évaluer la sensibilité, la spécificité et la rentabilité diagnostique de la biopsie guidée par échoendoscopie (BG/EE) pour les syndromes lymphoprolifératifs à partir d'une série rétrospective réalisée dans un centre expert.

Patients et Méthodes: De 01/05 à 05/10, 82 BG/EE ont été réalisées chez 59 patients (33H, 26F), d'âge médian 67 ans (23–90 ans) adressés pour lésions suspectes de lymphome devant la découverte d'adénopathies et/ou de masses tissulaires médiastinales et/ou abdominales sur une imagerie standard associée à un point d'appel clinique ou biologique. Les biopsies étaient immergées dans un flacon de Cytolyt®, fixées dans l'AFA, puis colorées par l'hématoxyline-éosine-safran avec éventuelle cytologie monocouche complémentaire selon la méthode Thinprep® Hologic. L'étude immunohistochimique comportait systématiquement un pan B (CD20) et un pan T (CD3). Elle était complétée par un CD20, un CD5, un CD10, un CD23 devant une prolifération à petites cellules, par un CD10 et un CD30 devant une prolifération à grandes cellules, par un CD30, un CD15 et un LMP1 (marqueur EBV) en cas de suspicion de lymphome de Hodgkin et par la recherche des chaînes légères et lourdes devant une prolifération de morphologie plasmocytaire. Le diagnostic final a été posé sur le suivi clinique (imagerie ou prise en charge thérapeutique) ou par l'histologie d'un éventuel prélèvement chirurgical ou radiologique complémentaire. Le suivi médian était de 15,5 mois.

Résultats: Les lésions étaient abdominales dans 80,5% des cas, médiastinales dans 19,5%. Il s'agissait d'adénopathies dans 74% des cas. Les autres cibles correspondaient à 3 masses médiastinales, 13 masses abdominales mésentériques, 6lésions hépatiques, 2lésions spléniques, 6 masses pancréatiques, 1lésion pariétale gastrique, 1 masse rénale, 1lésion surrénalienne. Le diamètre moyen des cibles était de 33,8mm. L'aiguille utilisée était de 19 Gauges dans 60% des cas, et de 22 Gauges dans 40% des cas. Parmi les 59 patients adressés pour suspicion de lymphome, 30 diagnostics de syndrome lymphoprolifératifs ont été établis par l'échoendoscopie et répartis comme suit: 14 lymphomes B à grandes cellules, 2 lymphomes B sans précision, 2 lymphomes B de haut grade, 2 lymphomes folliculaires, 2 lymphomes de la zone marginale, 1 lymphome de bas grade, 1 lymphome de MALT, 1 lymphome de Hodgkin, 1 leucémie lymphoïde chronique, 1 maladie de Waldenström, 2 myélomes, 1 lymphome lymphoblastique. Il y'a eu 3 faux négatifs et un faux positif. La sensibilité était de 91%, la spécificité de 96%, la valeur prédictive positive de 97%, la valeur prédictive négative de 89% et la précision diagnostique de 93% pour le diagnostic de syndrome lymphoprolifératif. La morbi-mortalité était de 0%.

Conclusion: Compte tenu de sa rentabilité diagnostique, la BG/EE constitue une alternative de choix aux méthodes chirurgicales invasives (coelioscopie, laparotomie ou médiastinoscopie) pour le diagnostic de syndrome lymphoprolifératif, à partir d'adénopathies ou de masses profondes non accessibles à une biopsie percutanée et se place certainement en première intention en termes de confort et de risque pour le patient. La cytométrie de flux devrait accroître sa précision diagnostique.