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DOI: 10.1055/s-0031-1273114
Diagnostic par narrow band imaging et endomicroscopie confocale par minisondes (ECM) de la dysplasie de haut grade sur endobrachyoesophage: résultats d'une étude multicentrique randomisée
Introduction: La surveillance de l'endobrachyoesophage (EBO) repose actuellement sur la réalisation de biopsies systématiques en 4 quadrants. Cependant, l'adhérence à ce protocole est limitée en raison de son caractère invasif et de sa faible rentabilité, liée au risque d'erreur d'échantillonnage. Récemment, plusieurs techniques de diagnostic endoscopique ont été proposées afin d'améliorer la détection des lésions de dysplasie de haut grade (DHG) au sein de l'EBO, parmi lesquelles le narrow band Imaging (NBI) et l'endomicroscopie confocale par minisondes (ECM), mais aucune étude randomisée n'a comparé ces techniques à l'endoscopie en lumière blanche avec biopsies quadrantiques. Le but de cette étude multicentrique randomisée était d'évaluer la sensibilité et la spécificité de l'ECM combinée à l'endoscopie classique en lumière blanche (LB) et/ou au NBI, pour la détection des lésions en dysplasie de haut grade ou de cancer (DHG/Ca) de l'EBO, en prenant l'histologie standard comme méthode de référence.
Patients et Méthodes: Les patients suivis pour EBO et ayant une endoscopie de surveillance ou avant traitement endoscopique éventuel ont été recrutés dans 5 centres hospitaliers (1 en France, 1 en Allemagne, 3 aux Etats-Unis). Lors d'une même séance, deux gastroentérologues, en aveugle l'un de l'autre et dans un ordre randomisé, ont procédé à un examen endoscopique en tandem par LB et par NBI avec le même gastroscope (GIF-H180, Olympus, Japon). Chacune des lésions détectées lors des examens endoscopiques, ainsi que les sites systématiques pré-déterminés en quatre quadrants, ont ensuite été marqués à l'aide de coagulation par plasma argon afin d'optimiser leur repérage ultérieur, puis examinés en ECM (Cellvizio, Mauna Kea Technologies). Des biopsies ont été réalisées sur chacun des sites examinés puis analysées de façon centralisée et en aveugle par un anatomopathologiste expert (GL). Le diagnostic présomptif de chaque site, établi au cours des procédures en LB, NBI et ECM, était finalement confronté au diagnostic histologique des biopsies.
Résultats: 101 patients ont été inclus (moyenne d'âge 65,1 ans, sex ratio 8/1, longueur moyenne de l'EBO: 3,6cm) et 874 sites dont 143 sites suspects de DHG/Ca en LB et/ou NBI et 731 sites non suspects examinés de façon quadrantique. Parmi ces 874 sites, 120 correspondaient à des lésions de DHG/Ca en histologie standard. La sensibilité et la spécificité de la procédure en LB étaient respectivement de 34,2% et 92,7% comparées respectivement à 45%/88,2% pour le NBI et 75,8%/84,2% pour l'ECM. L'ECM détectait 70% de lésions supplémentaires par rapport au NBI. De plus, seule l'utilisation de l'ECM a permis de détecter tous les patients ayant des lésions malignes (ce qui n'était pas le cas de la LB et du NBI qui ont respectivement 4 et 1 faux négatifs).
Conclusion: L'impact de l'ECM dans l'amélioration de la détection des néoplasies chez des patients atteints d'un EBO est significatif en comparaison de l'endoscopie standard en LB et du NBI. De plus, l'ECM pourrait permettre de limiter considérablement le nombre de biopsies nécessaires. En effet, sous réserve de confirmation ultérieure, nos résultats montrent que l'ECM combinée à la LB et au NBI, permettrait d'éviter la réalisation des biopsies chez environ 40% des patients pour lesquels aucune lésion suspecte n'est détectée préalablement par LB, NBI et ECM.