Endoscopy 2009; 41 - P88
DOI: 10.1055/s-0029-1215667

Devenir à long terme des patients avec lésions hémorragiques de l'intestin grêle après traitement endoscopique par entéroscopie à double ballon

E Samaha 1, G Rahmi 1, T Maniere 1, B Landi 1, JM Canard 1, B Boboc 1, A Geagea 1, F Bloch 1, R Jian 1, C Cellier 1
  • 1Paris

Introduction: L'énteroscopie double ballon permet le traitement endoscopique des lésions hémorragiques de l'intestin grêle, détectées par la vidéo-capsule endoscopique. Le taux de récidive hémorragique après traitement endoscopique varie de 20 à 50% selon les études, mais le devenir à long terme des patients traités reste mal connu.

Patients et Méthodes: Etude rétrospective de tous les patients ayant eu une entéroscopie double ballon de janvier 2004 à décembre 2007 dans un CHU référent. Le suivi des malades, en particulier le taux de récidive hémorragique, a étéévaluéà 1 an par contact auprès des médecins référents ou des patients.

Résultats: 403 entéroscopies double ballon (322 hautes et 81 basses) ont été réalisées chez 335 patients consécutifs (H/F=191/144, âge moyen 58 ans (17–85)), pour diverses indications; 90% des patients avaient eu un examen préalable par vidéo-capsule endoscopique. 74% des indications concernaient un problème d'hémorragie digestive: saignement digestif obscur dans 39% (n=157) et anémie ferriprive dans 35% (n=141). 44% (n=178) des entéroscopies double ballon étaient associées à un traitement endoscopique chez 153 patients dont 135 à visée hémostatique. Parmi ces 135 patients, il existait des angiodysplasies dans 95% (n=129), un ulcère de Dieulafoy dans 3,7% (n=5), des angiomes (Blue rubber bleb nevus syndrome) dans 2,3% (n=3) et des ulcères dans 2,3% (n=3) des cas. Les traitements endoscopiques pratiqués étaient une coagulation au plasma argon dans 98,5% (n=133) ou un autre traitement hémostatique dans 3,7% (n=5) des cas. Sur les 135 patients traités, 91 étaient suivis à 1 an, 3 étaient décédés avant 1 an et 41 perdus de vue. Le taux de récidive de l'hémorragie ou de l'anémie à un an était de 30,7% dont les 3/4 ont bénéficié d'un nouveau geste endoscopique. La morbidité de l'entéroscopie double ballon thérapeutique était de 4,2% (douleurs abdominales, saignements minimes nécessitent la mise de clips et 1 cas de pancréatite aiguë Balthazar D) et la mortalité de 0%.

Conclusion: L'entéroscopie double ballon permet un traitement (le plus souvent par coagulation au plasma argon) durable des lésions hémorragiques de l'intestin grêle chez environ 70% des patients traités et doit être proposée comme première option thérapeutique du fait de sa relative efficacité et de sa faible morbidité.