Endoscopy 2015; 47(07): 665
DOI: 10.1055/s-0035-1547141
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Commentaire du travail de Yang MJ et al., pp. 598

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Publication Date:
26 June 2015 (online)

Min Jae Yang, Sung Jae Shin, Ki Seong Lee, Kee Myung Lee, Sun Gyo Lim, Joon Koo Kang, Jae Chul Hwang, Soon Sun Kim, Dakeun Lee, Joo-Sung Kim, Gil-Ho Lee, Han Seok Ryu, Byung Moo Yoo, Kwang Jae Lee, Young Bae Kim, Jin Hong Kim. Non-neoplastic pathology results after endoscopic submucosal dissection for gastric epithelial dysplasia or early gastric cancer.

Commentaires: Julien Branche, Maxime Palazzo, Marine Camus, Gabriel Rahmi, Gilles Lesur

La dissection sous-muqueuse endoscopique (DSME) est le traitement de choix des lésions néoplasiques superficielles gastriques, en raison de la possibilité d’une résection mono-bloc curative avec analyse histologique performante. Cependant, il existe parfois une discordance entre le résultat histologique des biopsies pré-dissection et le résultat histologique de la pièce de DSME. Selon les études, ce taux de discordance est estimé entre 2,7 % et 49 %. Il est estimé qu’un résultat final exempt de dysplasie ou de néoplasie sur la pièce de dissection est rendu dans 3,2 % à 7,0 % des cas alors même que les biopsies pré-dissection étaient positives pour la dysplasie ou la néoplasie. Jusqu'à présent, très peu d'études ont été menées sur ces cas de résultats non-néoplasiques.

Les objectifs de l'étude étaient de déterminer les raisons de ces résultats non-néoplasiques, et de comparer les caractéristiques endoscopiques du groupe de patients présentant une pathologie dysplasique/néoplasique vs non dysplasique/néoplasique après DSME.

Dans cette étude Sud-Coréenne, un total de 1186 DSME effectuées entre février 2005 et décembre 2011, dont les données étaient recueillies prospectivement, ont été revues rétrospectivement. Les caractéristiques des patients, les données endoscopiques et anatomopathologiques ont été examinées et comparées, notamment la taille de la tumeur, sa localisation, sa morphologie, le nombre de fragments de biopsies pré-dissection, et les ratios d'échantillonnage (rapport obtenu en divisant la longueur de la zone tumorale ou sa surface par le nombre de fragments de biopsies, estimé comme étant le reflet de la mesure de l'échantillonnage de biopsie, avec un ratio plus faible reflétant un plus large échantillonnage).

Le taux de divergence histologique global entre les biopsies pré-dissection et les pièces de DSME était de 31,3 % (371/1186). Un “down-staging” de l’anatomopathologie a été trouvée dans 83 cas (7,0 %). Chez 52 patients (4,4 %), un résultat non-néoplasique ou indéterminé pour la dysplasie a été mis en évidence sur la pièce de DSME. Les diagnostics histologiques finaux fondés sur la pièce de DSME étaient pour 38 cas négatifs pour la néoplasie (73,1 %) et pour 14 cas indéterminés pour la dysplasie (26,9 %). Une métaplasie intestinale, une gastrite atrophique et une infection à Helicobacter pylori ont été observées dans la muqueuse gastrique environnante chez 48 (92,3 %), 43 (82,7 %) et 28 (53,8 %) des patients, respectivement. Les diagnostiques histologiques initiaux basés sur les biopsies étaient dans 39 cas une dysplasie bas grade (75,0 %), dans 3 cas une dysplasie de haut grade (5,8 %) et dans 10 cas un adénocarcinome (19,2 %).

Le fait de ne pas identifier de néoplasie ou de dysplasie sur la pièce de DSME était due à l'élimination complète de la lésion lors d’une biopsie précédente dans 45 cas (86,5 %), à une surestimation du grade de dysplasie/néoplasie chez 5 patients (9,6 %) et à une localisation erronée de la tumeur d'origine avec DSME sur un mauvais site chez 2 patients (3,8 %). La longueur moyenne et la surface des lésions non-néoplasiques étaient de 9,2 ± 2,6 mm et 49,6±23,6 mm2, respectivement. Les ratios moyens d'échantillonnage étaient de 3,0  ±  1,5 mm/fragment et de 16,3 ± 10,0 mm2/fragment.

En comparaison avec 1134 cas confirmés comme néoplasiques sur pièces de DSME, les cas non-néoplasiques/dysplasiques ont montré une taille et une surface nettement plus petites de la tumeur, et des ratios d'échantillonnage plus faibles en analyse multivariée par régression logistique. Malgré sa large population (> 1000 cas), cette étude présente quelques limitations. En premier, son design rétrospectif est pourvoyeur de biais de sélection et donc d’informations recueillies. Deuxièmement, la période de suivi était relativement courte pour certains des patients (64,4 % suivis de plus de 2 ans, 15,6 % suivis entre 1 et 2 ans, et 20,0 % suivis moins de 1 an). Troisièmement, il peut y avoir une erreur dans la mesure de la taille de la lésion lors de l’endoscopie préthérapeutique. Pour minimiser ces limitations, un grand nombre de patients consécutifs ont été inclus dans cette étude, à partir d’une base de données prospective, et la réalisation d’une analyse multivariée permet d’éliminer la plupart des facteurs confondants.

En conclusion, dans cette étude, un résultat histologique non-néoplasique était rendu dans 4.4 % des cas après DSME gastrique. Les principales raisons de ce résultat négatif étaient une résection complète de la lésion lors d’une biopsie diagnostique, une surestimation de la dysplasie ou une localisation incorrecte de la lésion. Une petite taille ou une petite surface tumorale et des ratios d'échantillonnage faibles sont significativement associés à ces résultats non néoplasiques.