Endoscopy 2014; 46(10): 914-915
DOI: 10.1055/s-0034-1389744
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Commentaire du travail de Concepción-Martín M et al., pp. 851

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Publication Date:
01 October 2014 (online)

Mar Concepción-Martín, Cristina Gómez-Oliva, Ana Juanes, Xavier Díez, Daniel Prieto-Alhambra, Xavier Torras, Sergio Sainz, Cándido Villanueva, Antoni Farre, Carlos Guarner-Argente, Carlos Guarner. Somatostatin for prevention of post-ERCP pancreatitis: a randomized, double-blind trial.

Commentaires: Emmanuel Coron, Gabriel Rahmi, Magalie Vincent, Franck Chollet, Gabriel Rahmi, Gilles Lesur, Laurent Heyries

L’incidence des pancréatites aiguës après CPRE est d’environ 3,5 %. La plupart de ces pancréatites post-CPRE sont bénignes, mais dans 10 % des cas la pancréatite est sévère, voire mortelle. De très nombreux essais se sont intéressés à la prévention chimique de ces épisodes. Parmi ces molécules, la somatostatine a été beaucoup étudiée mais les essais, comme une méta-analyse, n’ont pas montré de réduction significative du risque de pancréatite post-CPRE. L’hypothèse d’une posologie insuffisante et/ou d’une voie d’administration inadéquate a souvent été évoquée comme rendant compte de ces résultats négatifs.

Dans ce travail randomisé en double aveugle réalisé chez 510 malades l’administration d’un bolus de 250 µg de somatostatine, 3 minutes avant la cannulation de l’ampoule de Vater, suivie d’une perfusion de somatostatine durant 4 heures à la dose de 250 µg/h était comparée à un placebo administré par la même voie et selon les mêmes modalités. Les indications des CPRE étaient dominées par la pathologie lithiasique (62 %) et les cancers (31 %). Une pancréatite aiguë post-CPRE survenait dans respectivement 19 cas (7,5 %) dans le groupe somatostatine et dans 17 cas (6,7 %) dans le groupe placebo (ns). De même, le nombre de pancréatites aiguës modérées ou sévères étaient identiques dans les deux groupes (2,4  % vs 3,5 %). L’utilisation de somatostatine n’était associée à aucun effet indésirable.

Cet essai bien conduit chez un nombre élevé de malades ne montre pas de bénéfice en termes de réduction de l’incidence des pancréatites aiguës post-CPRE dans le groupe de malades recevant de la somatostatine. Cette molécule n’est donc pas efficace dans cette indication même lors d’une utilisation par voie veineuse. Elle ne doit donc pas être utilisée dans cette indication, même par voie veineuse.