Endoscopy 2014; 46(10): 914
DOI: 10.1055/s-0034-1389741
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Commentaire du travail de Kaise M et al., pp. 827

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Publication Date:
01 October 2014 (online)

Mitsuru Kaise, Ryusuke Kimura, Kosuke Nomura, Yasutaka Kuribayashi, Daisuke Kikuchi, Toshiro Iizuka, Yasuo Ohkura. Exactitude diagnostique et concordance inter-observateurs des atypies en endocytoscopie pour le diagnostic de cancer gastrique.

Commentaires: Emmanuel Coron, Gabriel Rahmi, Magalie Vincent, Franck Chollet, Gabriel Rahmi, Gilles Lesur, Laurent Heyries

L’endocytoscopie est une technique d’ultra-haute magnification basée sur l’application d’une lentille grossissante (× 300 à × 1125 selon le modèle d’endocytoscope utilisé) sur la muqueuse digestive après application locale de colorants vitaux. Cette technique développée par la firme Olympus a été assez largement évaluée dans l’œsophage et le colon par des études qui ont démontré sa côlon à reconnaître et caractériser les lésions pré-cancéreuses au niveau sub-cellulaire. En particulier, un intérêt important réside dans le marquage nucléaire par les colorants, ce qui permet une évaluation assez fine des atypies cellulaires. En revanche, peu d’études ont été réalisées dans l’estomac à ce jour, principalement en raison de la difficulté à créer des images de bonne qualité à cause de la barrière physique constituée par la couche de mucus, et de la complexité d’interprétation des images obtenues.

L’étude de Kaise et al. avait pour but de vérifier si des images de cancer gastrique obtenues par endocytoscopie pouvaient être analysées correctement par différents investigateurs et d’évaluer la concordance inter-observateurs. Une banque de 100 images endocytoscopiques comportant des images de cancer superficiel (n = 44), des lésions adénomateuses (n = 10) et des lésions non néoplasiques (n = 46) servait de base de travail. 4 endoscopistes (2 experts et 2 non-experts) ont évalué indépendamment chaque image en précisant l’existence ou non de d’atypies de haut grade en endocytoscopie, comme par exemple l’absence de lumière ou la fusion des glandes ou encore des anomalies nucléaires. La sensibilité et la spécificité de l’endoscopie pour le diagnostic de cancer selon ces critères étaient de 78,4 % et 93,3 %. Les valeurs prédictive et négative étaient de 85,4 % et 87,3 %. La concordance inter-observateurs était bonne avec un kappa à 0,68 sur des critères diagnostiques précédemment validés. Il n’y avait pas de différence entre les experts et les non-experts. Malgré les biais évidents que constituent la sélection en amont des images de meilleure qualité, l’absence d’analyse en temps réel et le caractère enrichi de la “population” de cancers, cette étude démontre bien le caractère accessible à tous (experts et non experts) de l’interprétation de ces images. Elle démontre également la bonne concordance inter-observateurs pour le diagnostic d’atypies de haut grade. Elle a enfin le mérite d’apporter des informations pratiques en clarifiant le protocole ayant servi à acquérir des images de bonne qualité dans l’estomac, à savoir un rinçage soigneux de la muqueuse avec des agents mucolytiques et l’application d’une double coloration associant 0,05 % de crystal violet et 0,1 % de bleu de méthylène. A l’avenir, il sera très intéressant d’évaluer les performances diagnostiques de l’endocytoscopie en situation réelle, c'est-à-dire au cours du geste endoscopique, et de la comparer aux autres méthodes d’imagerie microscopique existantes.