Endoscopy 2010; 42(12): 1121
DOI: 10.1055/s-0032-1306717
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Commentaire de travail de M. Honda et al., pp. 1092

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Publication Date:
20 March 2012 (online)

M. Honda, T. Nakamura, Y. Hori, Y. Shionoya, A. Nakada, T. Sato, K. Yamamoto, T. Kobayashi, H. Shimada, N. Kida, A. Hashimoto, Y. Hashimoto. Processus de cicatrisation après mucosectomie endoscopique oesophagienne: évaluation histologique dans un modèle canin

La mucosectomie a fait la preuve de son efficacité dans le traitement des lésions superficielles de l’œsophage. Néanmoins, l’ablation endoscopique d’une grande surface muqueuse peut induire le développement à court terme d’une sténose cicatricielle. Aujourd’hui, aucune méthode ne permet de prévenir ce type de complication. Les mécanismes de la cicatrisation pariétale après mucosectomie sont mal connus. Les auteurs ont ici étudié dans le cadre d’un modèle canin la chronologie des modifications histologiques intervenant après mucosectomie oesophagienne.

Six chiens étaient inclus dans ce travail. Ils subissaient une mucosectomie oesophagienne par la technique du cap. Les résections étaient calibrées pour mesurer de 15 à 18 mm de plus grand diamètre. Les animaux étaient sacrifiés à J0, J2, J4, J7, J14 et J28, pour étude histologique du site de résection. L’examen à J0 permettait de montrer que le plan de coupe passait dans la partie profonde de la sous-muqueuse, laissant en place une musculeuse intacte, recouverte par une fine couche de sous muqueuse résiduelle. Cette sous-muqueuse était dès J2 envahie par un infiltrat inflammatoire à prédominance de polynucléaires neutrophiles. A J7, la ré-épithélialisation avait débuté, de manière centripète. Les modifications de la musculeuses se développaient secondairement, entre J7 et J28, avec destruction progressive des fibres musculaires lisses internes, remplacées par un tissu atrophique et fibreux.

Sur ce modèle, la fibrose de la musculeuse survient au cours des premières semaines suivant la mucosectomie. Elle n’apparaît pas directement secondaire au traumatisme électrique et mécanique lié à la résection. Elle succède au développement d’un intense infiltrat inflammatoire sus-jacent au sein de la sous-muqueuse résiduelle. L’origine de cette inflammation reste hypothétique: flux salivaire, reflux acide, bol alimentaire, effet tardif du courant de coagulation. L’identification de ces facteurs pourrait permettre une meilleure prévention du risque de sténose compliquant les résections muqueuses étendues de l’œsophage.