Endoscopy 2011; 43(02): 173
DOI: 10.1055/s-0031-1291814
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Commentaire de travail de B. C. Kim et al., pp. 100

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Publication Date:
10 February 2012 (online)

B. C. Kim, H. J. Chang, K. Su Han, D. K. Sohn, C. W. Hong, J. W. Park, S.-C. Park, H. S. Choi, J. H. Oh. Différences clinicopathologiques des “lateral spreading tumors” selon l’apparence macro„scopique

Les tumeurs colorectales à développement latéral correspondent à des lésions polypoïdes sessiles définies par une extension transversale supérieure à l’extension verticale. Elles semblent associées à un risque de dégénérescence inférieur à celui des autres lésions polypoïdes de même taille. Il en existe 2 types, granuleux ou non-granuleux, et 4 sous-types: granuleux homogène, granuleux nodulaire mixte, non-granuleux plan surélevé, non-granuleux pseudo-déprimé. Les lésions granuleuses sont plus fréquentes au niveau du rectum et du colon droit, les lésions non-granuleuses au niveau du transverse. L’objectif de ce travail était de déterminer les spécificités histopathologiques de ces différentes formes.

À partir d’une base de donnée de 6499 patients traités pour adénome, 153 malades étaient inclus, avec un total de 158 tumeurs à développement latéral (TDL). La quasi-totalité des lésions avait un diamètre supérieur à 20 mm. Le diagnostic endoscopique de TDL et sa classification dans l’un des sous-types étaient déterminés par 2 endoscopistes à partir des clichés réalisés au cours de la coloscopie. La concordance inter-observateurs était excellente (score kappa à 0.79). Toutes les lésions étaient traitées par mucosectomie, dissection sous-muqueuse ou colectomie. Les caractéristiques histopathologiques des pièces de résection étaient comparées en fonction du sous-type macroscopique.

Les lésions étaient majoritairement bénignes, avec néanmoins 20.9% de néoplasies superficielles (DHG et carcinome in situ), et 7% de carcinomes sous-muqueux. Les adénomes dentelés étaient relativement rares (10.8%). Le risque de lésion avancée (DHG, CIS ou carcinome invasif) variait fortement d’un sous-type à l’autre. Pour les lésions granuleuses, il passait de 5.6% pour le sous-type homogène à 45% pour le sous-type nodulaire mixte (p<0.001). Pour le type non-granuleux, ce risque était de 13.2% pour les lésions planes surélevées contre 41.7% pour les formes pseudodéprimées (p<0.0011). Aucun carcinome invasif n’était mis en évidence pour les TDL granuleuses homogènes.

Les auteurs suggèrent de tenir compte du sous-type de TDL dans la prise en charge thérapeutique. La majorité des TDL peut être traitée endoscopiquement. Pour les lésions de grande taille, un aspect granuleux nodulaire mixte ou pseudodéprimé pourrait faire préférer la dissection sous-muqueuse à la mucosectomie en piece-meal de manière à obtenir une pièce opératoire plus satisfaisante sur le plan carcinologique.

Ce travail illustre l’intérêt permanent de nos collègues asiatiques pour l’analyse endoscopique fine des lésions du tube digestif. Cette classification macroscopique des TDL vient compléter et compliquer l’analyse globale en fonction de la classification de Paris et l’analyse des pit patterns. Elle constitue néanmoins un moyen simple et non invasif d’orienter au mieux nos indications thérapeutiques dans une période où l’apparition de la dissection sous-muqueuse a profondément modifié la stratégie endoscopique … au moins en Extrême-Orient.