Endoscopy 2011; 43(08): 930
DOI: 10.1055/s-0031-1291773
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Commentaire de travail de T. Yano et al., pp. 657

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Publication Date:
10 February 2012 (online)

T. Yano, M. Muto, K. Minashi, M. Onozawa, K. Nihei, S. Ishikura, K. Kaneko, A. Ohtsu. Long-term results of salvage photodynamic therapy for patients with local failure after chemo„radiotherapy for esophageal squamous cell carcinoma

La thérapie photodynamique (PDT) permet d’obtenir la nécrose d’une tumeur par éclairage au laser après imprégnation du tissu tumoral par un agent photosensibilisant, généralement le porfimère sodique. Cette méthode est proposée comme traitement à visée curative dans les cancers T1 de l’œsophage non opérables. Elle est en revanche rarement proposée comme traitement de rattrapage après échec d’une radiochimiothérapie (RTCT) dans les cancers plus avancés. Le travail de Yano et coll. concerne un sous-groupe de patients entrant dans ce cadre: il s’agit de 37 malades dont la tumeur était classée initialement T1/T2/T3/T4 chez respectivement 3/4/24/6 et N0/1 chez respectivement 13 et 24 patients. Avant la PDT, 20 patients avaient une lésion persistante ou récidivante classée uT1 et 17 une lésion uT2; la preuve histologique de l’échec de RT-CT n’était obtenue que chez 24 patients. Après PDT, une réponse complète endoscopique et histologique était observée dans 59.5% des cas. Une fistule oesophagienne, une sténose et une phototoxicité étaient notées chez 4 (10.8%), 20 (54.1%), et 2 (5.4%) patients, respectivement. La survie sans progression et la survie globale à 5 ans étaient de 20.7% et 36.1%. Ces chiffres sont remarquables, supérieurs à ceux rapportés après chirurgie de rattrapage ou chimiothérapie de seconde ligne. Il faut noter que les patients étaient soigneusement sélectionnés et constituent donc un sous-groupe probablement plus favorable à la PDT: absence d’adénopathie décelable avant la PDT, et stade échoendoscopique inférieur ou égal à uT2 lors de l’évaluation avant PDT, alors que celle-ci tend à surévaluer le stade TNM après une radiothérapie. L’absence de preuve histologique chez un tiers des patients relativise également la portée du résultat annoncé. Cependant, ces données suggèrent bien qu’il existe une place pour la PDT dans la discussion thérapeutique après échec de RTCT, ceci d’autant plus que le stade initial était moins avancé. Le taux de complications est cependant élevé, et cette étude semble confirmer la notion déjà formulée par travail de Stéphane Lecleire en 2008, selon laquelle la PDT a plus de complications lorsqu’elle est appliquée après une RTCT que lorsqu’elle est le traitement initial et exclusif de la tumeur oesophagienne.