Endoscopy 2011; 43(10): 223
DOI: 10.1055/s-0031-1291765
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Commentaire de travail de G. Rotondano et al., pp. 856

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Publication Date:
10 February 2012 (online)

G. Rotondano, M. A. Bianco, F. Buffoli, G. Gizzi, F. Tessari, L. Cipolletta. The Cooperative Italian FLIN Study Group: prevalence and clinico-pathological features of colorectal laterally spreading tumors

Les tumeurs colorectales s’étendant en nappe (parfois appelées improprement nappes villeuses) et actuellement dénommées LST (pour Laterally Spreading Tumours) sont reconnues comme des lésions prénéoplasiques à risque de dégénérescence. Ces lésions non polypoïdes ayant été principalement décrites par les auteurs japonais, leur prévalence et leurs caractéristiques sont encore mal évaluées en Europe. C’est le but de ce travail collaboratif, réalisé à partir d’une base de données regroupant 80 centres d’endoscopie italiens, que de déterminer prévalence et aspects clinico-pathologiques des LST dans un contexte européen. Les données de plus de 27000 coloscopies étaient recueillies, parmi lesquelles 5609 comportaient au moins une lésion néoplasique, dont 254 (4.5%) étaient des LST. Les LST de type granuleux (LST-G) étaient largement majoritaires à 83%, et prédominaient dans le colon proximal à 60,6%. 231 tumeurs étaient réséquées endoscopiquement et l’histologie de la pièce ou de biopsies était disponible dans 242 cas, confirmant la nature néoplasique de la lésion dans 93.4% des cas. Il s’agissait de 218 adénomes, dont 142 en dysplasie de bas grade et 76 en dysplasie de haut grade ou cancer intra-muqueux, alors que 6 lésions étaient des cancers avec infiltration sous-muqueuse. Parmi ces dernières, une seul était de type NG contre 5 de type G, alors que dans les séries japonaises, le risque d’infiltration est plus élevé dans le type NG, dont la voie de carcinogenèse est différente. La taille moyenne des tumeurs était de 33mm pour les LST-G et de 21mm pour les LST-NG. Le risque de cancer n’était pas différent entre les formes G et NG de LST, mais le risque d’histologie avancée – haut grade et cancer invasif) était augmenté en cas de nodules volumineux (plus de 10mm) et de surface déprimée, avec un risque relatif respectivement de 3 et de 4. Toutefois, l’analyse des facteurs de risque de dégénérescence en régression logistique ne retrouvait aucun facteur de risque indépendant. En raison du faible taux d’infiltration sous-muqueuse, les LST restent de bons candidats à l’exérèse endoscopique dans la grande majorité des cas, ce que cette étude ne vient pas démentir.