Endoscopy 2015; 47(10): 965-966
DOI: 10.1055/s-0035-1563756
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Commentaire du travail de Blanks RG et al., pp. 910

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Publikationsverlauf

Publikationsdatum:
29. September 2015 (online)

Roger G. Blanks, Claire Nickerson, Julietta Patnick, Colin Rees, Matthew Rutter. Evaluation of colonoscopy performance based on post-procedure bleeding complications: application of procedure complexity-adjusted model.

Commentaires: Gilles Lesur

L’hémorragie post-polypectomie est la principale complication de la coloscopie thérapeutique. Dans une démarche préventive qui, par définition, s’adresse à des sujets en bonne santé, tout doit être fait pour réduire le plus possible l’incidence des complications de la polypectomie.

Cette étude menée conjointement par des cliniciens et des épidémiologistes en Grande- Bretagne a inclus 130 831 coloscopies réalisées entre août 2006 et janvier 2012 chez des sujets d’âge moyen 65,7 ans et qui étaient dans 61 % des cas des hommes. Il est à noter que dans 47 % des cas aucune polypectomie n’était réalisée. Les critères étudiés étaient l’âge et le sexe des patients et la taille et le nombre de polypes réséqués ainsi que d’autres facteurs cliniques (tabagisme, alcoolisme, IMC, score ASA). Une hémorragie après polypectomie survenait dans 5,9 % des cas. Le taux d’hémorragie était directement lié à la taille du polype, 2 % pour des polypes de moins de 5 mm et 43,8 % pour des polypes de plus de 3 cm. En analyse multivariée, les autres facteurs favorisant la survenue d’une hémorragie étaient le siège caecal du polype, le sexe masculin et un score ASA supérieur ou égal à 3. L’association de ces 4 facteurs dans un modèle binomial en régression logistique permettait de calculer un risque théorique de saignement. Ce risque était ensuite comparé à ce qui était observé dans 59 centres dans lesquels travaillaient 286 opérateurs. La méthode permettait de repérer un centre dans lequel le score observé de 3,08 était supérieur à celui attendu (32 hémorragies contre 10 attendues) et à l’inverse un centre dans lequel le score était à 0,34, soit correspondant à un nombre d’hémorragies inférieur à celui attendu (10 vs 30). Un seul des coloscopistes était à la limite supérieure du risque attendu d’hémorragie post-polypectomie.

Cette étude, même si sa présentation et le montage de l’outil permettant l’évaluation est complexe, est passionnante. Elle montre une nouvelle fois à quel point nous avons un long chemin à faire pour l’évaluation de nos pratiques dans notre pays.