Endoscopy 2015; 47(03): 276
DOI: 10.1055/s-0034-1391726
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Commentaire du travail de Bevan R et al., pp. 225

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Publication Date:
25 February 2015 (online)

Roisin Bevan, Greg Rubin, Eleni Sofianopoulou, Julietta Patnick, Colin J. Rees. Implementing a national flexible sigmoidoscopy screening program: results of the English early pilot.

Commentaires: Julien Branche, Maximilien Barret, Laurent Heyries, Marine Camus

Après les résultats d’une large étude britannique (Atkins et al. Lancet 2010) montrant qu’une seule rectosigmoïdoscopie de dépistage permettait de réduire de manière significative l’incidence et la mortalité du cancer colorectal chez des patients âgés de 55 à 64 ans (23 et 31 % de réduction, respectivement en intention de traiter), un programme de dépistage par rectosigmoïdoscopie a commencé à s’organiser en Angleterre fin 2010.

Trois premiers sites pilotes ont été sélectionnés en 2011 dans le Derby, le sud de Tyne et le Tees pour démarrer le dépistage et évaluer les modalités de l’organisation pratique de ce dépistage par rectosigmoïdoscopie. Les patients éligibles étaient identifiés à partir de listes de patients suivis par des médecins traitants à partir du réseau de test Hemoccult II. Tous les patients étaient âgés de 55 ans et recevaient une invitation à participer au dépistage, dont les modalités variaient selon le site pilote. Les sites du sud de Tyne et du Derby ont employés des méthodes interactives d’invitation au dépistage, tandis que le site de Tees utilisait une invitation simple. Dans le centre du sud de Tyne, une lettre d’invitation était envoyée aux participants afin qu’ils contactent le centre de dépistage afin d’obtenir un entretien téléphonique pour juger de leur éligibilité au dépistage et pour obtenir un rendez-vous de rectosigmoïdoscopie. Dans le centre du Derby, un questionnaire de santé étaient envoyés aux participants afin qu’ils le retournent. Le questionnaire était revu par un spécialiste pour juger de l’éligibilité du patient et ensuite le participant était contacté par le spécialiste pour l’informer de la décision et en cas d’éligibilité fixer la date de la rectosigmoidoscopie. Dans le centre du Tees, les participants étaient invités par courrier incluant d’emblée une date et une heure pour la rectosigmoïdoscopie. Les patients devaient répondre s’ils confirmaient le rendez-vous. L’éligibilité était jugée sur place avant l’endoscopie. En cas d’exclusion, le patient n’avait pas l’examen. Il était demandé à l’endoscopiste d’aller le plus loin possible avec l’endoscope tout en maintenant un confort acceptable pour le patient (au moins au-delà de la jonction sigmoïde/côlon gauche). La procédure était arrêtée lors de l’identification d’un cancer ou d’un polype > 10 mm ou si plus de quatre polypes (autres que des polypes d’allure hyperplasiques rectale) étaient détectés. L’administration d’Entonox était disponible pour tous les participants en cas d’inconfort. Un questionnaire de satisfaction était envoyé à tous les participants un mois après la fin du dépistage.

Un total de 4023 personnes âgées de 55 ans a été invité à participer. La participation était de 29 %, avec 1151 personnes dépistés sur une période de trois mois (29,6 %, 25,7 %, et 31,9 % pour le Derby, le sud du Tyne, and le Tees, respectivement). La participation au dépistage différait significativement selon la méthode d’invitation: une approche simple (rendez-vous d’emblée pour la rectosigmoïdoscopie) avait beaucoup plus de succès que les méthodes interactives (32 % vs 27 %, p = 0,0015). La participation diminuait significativement avec la baisse du niveau de vie. Des adénomes ont été trouvés chez 111 patients (9,8 %) et un cancer chez deux participants. Le taux global de détection des adénomes était de 9,6 % (111/1151), soit 7,2 % dans le Derby (29/403), 9,9 % dans le Sud du Tyne (45/416) et 11,1 % dans le Tees (37/332) sans différence significative entre les sites. Sur les 1151 rectosigmoïdoscopies, 111 (9,6 %) ont été jugées inadéquates (endoscope ne passant pas le côlon descendant, visualisation insuffisante). Les raisons les plus fréquentes étaient un examen incomplet pour: bouclage du côlon (21 %), préparation insuffisante (36 %), et douleur (36 %). Dans l’ensemble, l’inconfort était classé comme nul, minime ou léger chez plus de 85 % des participants et la préparation était inadéquate chez moins de 10 %. Une coloscopie subséquente était requise par 30 participants (2,6 %) suite à la détection d’un polype > 10 mm en taille ou plus de quatre polypes jugés d’allure adénomateuse lors de la rectosigmoïdoscopie. Le questionnaire de satisfaction à 1 mois a été récupéré chez 71 % des participants. La rectosigmoïdoscopie a été classé “très” ou “assez” acceptable par 97 % des participants. Plus de 90 % des répondants ont dit qu’ils participeraient à l’avenir au dépistage du cancer et une proportion similaire le recommanderait à d’autres personnes. Le “National Bowel Scope Program” prévoit la mise en œuvre du programme de dépistage par rectosigmoïdoscopie à l’échelle nationale en 2016 au Royaume Uni.