Endoscopy 2015; 47(02): 181
DOI: 10.1055/s-0034-1389860
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Commentaire du travail de Probst A et al., pp. 113

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Publikationsverlauf

Publikationsdatum:
30. Januar 2015 (online)

Andreas Probst, Daniela Aust, Bruno Märkl, Matthias Anthuber, Helmut Messmann. Early esophageal cancer in Europe: endoscopic treatment by endoscopic submucosal dissection.

Commentaires: Emmanuel Coron, Laurent Heyries, Max Barret

La dissection sous-muqueuse s’est imposée en Asie comme la technique de résection de choix de la plupart des cancers précoces digestifs et connait actuellement un important essor en Europe. Néanmoins, les données concernant certaines indications sont restreintes ce qui est liée, d’une part au caractère récent de l’introduction de la technique et d’autre part à la rareté de certaines pathologies au Japon, comme l’endobrachyoesophage (EBO).

Cette étude majeure rapporte l’expérience d’un centre tertiaire allemand ayant réalisé des dissections sous-muqueuses oesophagienne (DSMO) chez 87 patients ayant un adénocarcinome développé sur EBO et 24 carcinomes épidermoïdes (CEO) entre 2007 et 2014. L’un des intérêts de cette étude, outre le nombre de patients traités notamment pour EBO, concerne le caractère prospectif du recueil de données. Les résultats sont excellents puisqu’ils rapportent un taux de résection en monobloc de 95,4 % pour les adénocarcinomes sur EBO et de 100 % pour les CEO. Le taux de résection classé R0 était de 83,9 % pour les adénocarcinomes et de 91,7 % pour les CEO. Au sein des EBO, le taux de résection R0 était significativement supérieur en cas d’EBO de moins de 3 cm (90 %) versus en cas d’EBO de plus de 3 cm (70 %), ce qui illustre les difficultés à situer les marges de la lésion avec les moyens optiques actuels (NBI, acide acétique, indigo carmin dans cette étude). Le taux de résection curative selon l’atteinte en profondeur était significativement supérieur pour les cancers développés sur EBO par rapport aux CEO (72,4 % versus 45,8 %). Dans les 2 cas, le taux de récidive endoluminale était très bas de l’ordre de 2,4 % et 0 %, respectivement. On notait 11,7 % de sténoses, 0,9 % de saignements après la procédure et aucune perforation. Le taux de survie spécifique était également excellent, de l’ordre de 96 % dans les 2 indications.

Au total, la survie globale était de 96,6 % en cas de cancer développé sur EBO et de 66,7 % en cas de CEO, ce dernier chiffre s’expliquant par les comorbidités plus importantes chez les patients atteints de CEO. En pratique, ces données confirment l’excellente sécurité et les bons résultats de la DSMO en centre expert, en particulier chez les patients atteints d’EBO mais également chez les patients atteints de CEO, généralement plus fragiles.