Endoscopy 2009; 41(02): 250
DOI: 10.1055/s-0032-1306725
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Commentaire de travail de A. Hoffman et al., pp. 107

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Publication Date:
15 March 2012 (online)

A. Hoffman, N. Basting, M. Goetz, A. Tresch, J. Mudter, S. Biesterfeld, P. R. Galle, M. F. Neurath, R. Kiesslich. Endoscopie haute définition avec i-Scan et Lugol pour la détection des lésions précoces oesophagiennes du reflux

L'équipe de Ralf Kiesslich, très connue pour ses travaux concernant l'endomicroscopie, est aussi impliquée dans plusieurs travaux concernant la chromoscopie et la détection des lésions digestives difficilement visibles. Ce travail s'intéresse aux anomalies mal visibles liées au reflux gastro-oesophagien. La population étudiée comprenait 50 patients (29 hommes) présentant en moyenne 4 épisodes de pyrosis par semaine. Les patients (pour 34 il s'agissait de la première endoscopie) étaient examinés successivement en lumière normale, en rehaussement de structure, puis en chromoscopie utilisant le Lugol à 1,5%, afin de rechercher des anomalies muqueuses (érosions) permettant de grader l'oesophagite selon la classification de Los Angeles. L'endoscope utilisé était l'appareil Pentax à haute définition (HD+) utilisant le processeur EPKi, qui permet en plus d'une image optimisée, l'application d'un algorithme informatique modifiant plusieurs paramètres (rehaussement, sélection de longueur d'onde). L'endoscopie haute définition seule montrait une oesophagite de grade A (érosion muqueuse <5mm, en traduction directe “ruptures muqueuses” pour mucosal breaks) chez 7 patients et grade C chez 2 patients (érosion „muqueuse continue sur 2 plis muqueux), soit 18% des patients. Le rehaussement de structure du filtre EPKi (i-scan) permettait de classer 12 patients supplémentaires en oesophagite, et la chromoscopie par Lugol en identifiait encore 4 supplémentaires en érosion muqueuse, soit 25 (50%) des patients. Ce travail démontre les progrès que l'on peut attendre d'une endoscopie optimisée par des moyens électroniques. Plusieurs questions restent, à côté du résultat technique impressionnant : la différence entre cette endoscopie haute définition et une endoscopie plus classique, et surtout l'impact clinique (traitement différent?) d'un meilleur diagnostic des éro„sions muqueuses. Sans doute plus pertinent sur le plan clinique est l'observation d'un plus grand nombre de patients porteurs d'un œsophage de Barrett (14 en haute définition, 16 en utilisant le i-Scan, 20 après chromoscopie au Lugol). Ces résultats nécessitent cependant une confirmation par une étude randomisée multicentrique.