Endoscopy 2012; 44 - A006459fr
DOI: 10.1055/s-0032-1305681

Dissection sous-muqueuse endoscopique versus résection muqueuse endoscopique de larges lésions colorectales

D Coumaros 1, F Vincent 1
  • 1Strasbourg

Orateur: D Coumaros

Introduction

Le but de ce travail était de comparer l'efficacité de la dissection sous-muqueuse endoscopique (DSME) et de la résection muqueuse endoscopique (RME) pour des résections ≥20mm de lésions colorectales.

Patients et Méthodes

Cette étude rétrospective porte sur des lésions traitées de 2005 à 2010.

Résultats

44lésions ont été traitées par DSME, 66 par RME. Leur siège était rectal 22/13, colique gauche 6/13, colique droit 16/40. La DSME permettaient des résections plus larges (43±23mm/30±12mm), avec un taux de résection en bloc supérieur (66%/52%), notamment pour les lésions ≥30mm (54%/27,5%), une procédure longue (117±58min) et un coût élevé (743±173 €). A l'histologie, les lésions se répartissaient en carcinoïdes du rectum 3/0, adénomes de bas grade (DBG) 21/51, de haut grade (DHG) 14/12, adénocarcinomes m2 1/2, m3 2/0, T1 sm1 1/1, T1 sm2 1/0, T2 1/0. Après RME, la durée d'hospitalisation était de 2±2,2 jours. Six complications (9%) ont été observées: 3 perforations coliques traitées par clips dans 2 cas, par clips et exsufflation dans 1 cas, ont entrainé une hospitalisation de 5 à 8 jours; 3hémorragies retardées de 1 à 8 jours, 2 coliques et une rectale, ne nécessitant aucune transfusion, ont justifié une hospitalisation de 8 à 11 jours avec dans un cas une colectomie. Sur 46 malades suivis après RME, 10 récidives (22%) en DBG, ont été observées. Elles ont été traitées par endoscopie dans 8 cas (DSME 2, RME 3, RME et APC 1, APC 1, biopsies 1), ou chirurgie dans 2 cas, colectomie subtotale pour nombreux autres polypes (1cas), colectomie droite pour hémorragie retardée (1 cas). Après DSME, la durée d'hospitalisation était de 4±2,7 jours. Parmi les DSME coliques, 3 perforations ont nécessité une coelioscopie pour colectomie droite (2 cas) ou suture (1 cas). Huit perforations de 1 à 5mm, entrainant un pneumopéritoine (4 cas), et une hospitalisation de 8 jours (3 cas), ont été traitées par clips (4 cas), clips et exsufflation à l'aiguille (1 cas), sans clips (3 cas). Parmi les DSME rectales, 6 perforations de 2 à 10mm, entrainant la présence d'air péri-rectal (4 cas) ou un emphysème sous cutané mineur (1 cas), ont été traitées par clip (5 cas), sans clip (1 cas), et n'ont pas nécessité d'hospitalisation prolongée. Après DSME, 2 patients ont été traités par colectomie droite pour perforation, 1 par microchirurgie transanale endoscopique pour DSME incomplète, 1 par colectomie pour cancer T1 sm2, 1 par résection rectale antérieurs pour cancer T2. Sur les 39 malades suivis, 2 récidives (5,1%) d'adénome en DBG traitées par APC ou EMR ont été notées.

Discussion

Par leur fréquence en cours de DSME, les perforations mllimétriques traitées par endoscopie, sans entrainer une prolongation d'hospitalisation (5 coliques, 6 rectales) sont à considérer comme des évènements de parcours. A l'inverse, celles (6 dans le colon, 13%) nécessitant une intervention chirurgicale ou une hospitalisation ≥5 jours sont à considérer comme des complications.

Conclusion

Malgré la durée de la procédure, la DSME permet plus de résections en bloc de grandes lésions et s'accompagne de moins de récidives. Elle comporte un risque plus élevé de perforation dont la plupart peut être traité par endoscopie.

Structure: Endoscopie – imagerie