Aktuelle Ernährungsmedizin 2009; 34 - P35
DOI: 10.1055/s-0029-1223934

Validation d'un questionnaire évaluant les apports calciques. Évaluation des apports de calcium chez des patients pris en charge dans le département de l'appareil locomoteur et recherche de corrélation avec le risque de fractures ostéoporotiques

S Graf 1, E Wynn 2, J Depeyre 1, M Krieg 2
  • 1Filière Diététique, Haute Ecole de Santé HES-SO, Genève, Switzerland
  • 2centre des maladies osseuses, CHUV, DAL, Lausanne, Switzerland

Un apport en calcium adéquat est un des facteurs alimentaires prévenant l'apparition de l'ostéoporose. Un FFQ (Food Frequency Questionnaire) créé par une firme pharmaceutique, évaluant l'apport alimentaire de calcium a été largement distribué dans les cabinets médicaux, mais jamais validés. Le but de cette étude est de le valider en le comparant à un Gold Standard et par la même occasion d'évaluer les apports alimentaires en calcium chez les patients pris en charge dans le département de l'Appareil locomoteur du CHUV à Lausanne.

C'est une étude pilote d'observation, transversale et non contrôlée, qui a été acceptée par la commission d'éthique du CHUV, et réalisée de mars à mai 2008. 64 patients dont des hommes de plus de 65 ans (n=16) et des femmes ménopausées (n=48), avec un bon pronostic général ont été inclus dans ce projet. Après avoir signé un formulaire de consentement, rempli un questionnaire d'anamnèse général et le questionnaire de l'industrie pharmaceutique, chaque participant a bénéficié d'une mesure par ultrason osseux du talon, à l'aide du Sahara Hologic. Un carnet alimentaire de 5 jours, leur a été demandé afin de comparer les consommations alimentaires de calcium estimées par les deux méthodes. Les carnets alimentaires ont été calculés à l'aide du programme informatique Prodi 4.2 et les statistiques à l'aide du programme SPSS 16.0.

Le questionnaire de l'industrie surestime la consommation de calcium de 560mg en moyenne. Son utilisation par les médecins pour établir un seuil de supplémentation, aurait pour conséquence une sous-estimation de la supplémentation et donc une influence sur le traitement de l'ostéoporose. L'étude des carnets montrent que la population étudiée a une alimentation correspondant à ses besoins selon les recommandations suisses, à l'exception des apports de calcium 880mg (±320) et de la vitamine D 2,81g (±2,9) qui sont nettement insuffisants. L'ultrason a montré une prévalence de valeurs basses de 18%.

La population étudiée est à risque de fractures avec des résultats de force musculaire attestant d'un risque de chute élevée, des résultats de consommation de calcium et vitamine D insuffisants et des résultats d'US osseux montrant des valeurs non optimales chez 36% des patients. Il est donc clair que la prévention dans le domaine de l'ostéoporose doit se développer, pour freiner l'avancée de cette épidémie silencieuse.